Les bornes en zone rurale : l’exemple de la région Auvergne-Rhône-Alpes
Sur les 150 000 véhicules rechargeables vendus en France en 2020, plus de 40 000 roulaient sur les routes d’Auvergne-Rhône-Alpes. Et l’appétit des Auralpins pour l’électromobilité devrait permettre à la région d’atteindre les 1,4 millions d’ici 2035. Côté bornes de recharge, forcément, l’AURA a pris de l’avance et compte bien rester parmi les régions les mieux équipées en France.
Le véhicule électrique, uniquement pour les usages urbains ?
Contrairement aux idées reçues, la voiture électrique est plutôt compatible avec les usages dans les territoires ruraux.
En effet, si on y fait globalement plus de kilomètres qu’en ville, chaque trajet n’est pas forcément très long. On estime que la majorité des trajets quotidiens en secteur rural et péri-urbain est comprise entre 5 et 10 km. L'autonomie du véhicule et le besoin de recharge au quotidien ne sont donc pas nécessairement des contraintes. A noter aussi que l’habitat en maison individuelle y est plus répandu, permettant une installation de borne à domicile plus facile que dans les habitats collectifs. Enfin, la faible densité des transports en commun et le coût des carburants militent également en faveur de l’électrique.
Alors, comment recharger sa voiture électrique en zone rurale ? Les dispositifs de recharge à domicile sont plus développés mais côté installation publique, de nombreux équipements sont également déployés, et en particulier dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, qui fait figure d’exemple. Explications.
La région AURA : précurseur sur la mobilité électrique
Financées par les collectivités territoriales, notamment les Syndicats Départementaux d’Énergies (SDE) avec le concours de l’État et de l’ADEME, les premières stations de recharge en région Auvergne-Rhône-Alpes ont été installées dès 2015. Progressivement, les concessionnaires automobiles, les enseignes de la grande distribution et les gestionnaires de parkings ont proposé à leur tour des installations. Sur le réseau autoroutier national Vinci de la région, le réseau Corri-Door porté par Izivia a développé son offre de bornes de 2016 à 2020. Puis des opérateurs privés ou para-publics ont progressivement pris le relais comme la CNR, Ionity, Tesla, Total Mobility, et surtout eborn.
En mars 2022, la région AURA représentait près de 11 % de l’offre nationale en points de charge ouverts au public. Ce qui la place en deuxième position des régions les mieux équipées de France, après l’Ile-de-France.
Et les départements de la région que l’on considère comme les plus ruraux sont aujourd’hui plutôt bien positionnés en termes d’infrastructures de recharge publique (nombre de véhicules par points de recharge). Par exemple, l’Ardèche n’est pas si mal représentée en termes d’infrastructures avec 8,6 véhicules par borne.
Plus de 60 000 points de charge sur le réseau public «eborn»
Déployé entre 2016 et 2018, le réseau public « eborn » est composé de 1 200 bornes de recharge rassemblant 60 000 points de charge répartis sur les départements de la région Auvergne-Rhône-Alpes, secteurs urbains et ruraux confondus. C’est le 1er réseau public français en volume de charges. Constitué de bornes accélérées et rapides, il permet ainsi de recharger l’équivalent de 100 km en moins de 25 minutes pour les plus performantes. De plus, il offre un haut niveau de services en permettant le paiement par CB et en proposant un système de réservation et de supervision pour surveiller en temps réel l’état des bornes. Le maillage actuel est en cours d’extension, avec au moins 100 bornes supplémentaires, soit un point de recharge tous les 30 km.
Et encore plus de bornes demain
Une démarche régionale collaborative a été mise en place en région Auvergne-Rhône-Alpes pour accélérer les équipements de recharge à l’horizon 2035. Elle est articulée autour de 4 thématiques prioritaires :
- La faisabilité d’un schéma de déploiement des IRVE (Infrastructure de Recharge de Véhicule Électrique) ;
- La communication et les usages ;
- La logistique du dernier kilomètre ;
- Les bâtiments collectifs.
Au total, 190 acteurs ont été consultés (collectivités, entreprises, chambres consulaires, distributeurs, transporteurs et fournisseur d’électricité, opérateurs de service, etc.) pour faire vivre l’électromobilité durable dans toute la région.
La région AURA ne compte pas perdre son avance !
