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Vers une démocratisation du covoiturage

Mobilité 9 Dec 2019

En ce "lundi noir", où les services de transports RATP et SNCF ne sont pas tous assurés, le covoiturage mène sa grande opération séduction. Une occasion rêvée pour tester le covoiturage, largement encouragé par le gouvernement.
 

Lundi 9 décembre - soit 4 jours après le début de la grève contre la réforme des retraites - Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’Etat chargé des Transports, annonçait une mesure exceptionnelle d’ouverture de certaines voies au covoiturage pour les véhicules d’au moins trois personnes. Dans le même temps, Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire chargée des transports, affirmait que ce mode de transport avait enregistré 75% de trajets en plus.

 

Dès décembre 2018, Elisabeth Borne avait démontré sa volonté de s’engager dans la co-construction d’un plan national de covoiturage au quotidien, aux côtés de tous les acteurs, opérateurs de mobilité, entreprises privées et collectivités publiques, afin que « le covoiturage au quotidien devienne une évidence ». Après un an de réflexions et de concertations, ce plan a été officiellement dévoilé, jeudi 28 novembre au ministère de la Transition écologique et solidaire. Dans ce cadre, Julien Honnart, président-fondateur de Klaxit et Karen Brunot, directrice du marketing et du digital d’Arval France sont revenus sur le partenariat qui lie les deux entreprises. 

 

LE CAS ARVAL X KLAXIT

 

L’histoire commence en septembre 2017, date à laquelle Klaxit, leader français du covoiturage domicile-travail rencontre Arval, acteur historique de la LLD et fournisseur de solutions de mobilité. Le mois suivant l’officialisation du partenariat, 82 inscrits et 20 covoitureurs sont enregistrés chez Arval. Des débuts balbutiants mais néanmoins prometteurs, au regard de l’engouement des collaborateurs pour un moyen transport qui séduit et poursuit des objectifs de responsabilité sociale et environnementale. En plus de recréer du lien social, le covoiturage s’impose comme un moyen de réduire l’empreinte énergétique de l’entreprise et répond à un enjeu d’exemplarité.

Enfin, cette solution peut être considérée comme une alternative sérieuse au véhicule de fonction, comme le précise le baromètre 2019 de l'Arval Mobility Observatory, 35 % des très grandes entreprises considèrent le covoiturage comme un substitut possible à la voiture de fonction (+17 points par rapport à 2018). 

 

Aujourd’hui, le succès du service de covoiturage ne se dément pas, puisque l’application Klaxit cumule un total de près de 368 collaborateurs d’Arval inscrits, soit 28% des effectifs du siège, dont 156 d’entre eux sont des covoitureurs, environ 46% des inscrits. Enfin, depuis le lancement de ce partenariat, 7 000 trajets domicile-travail ont été réalisés, soit une baisse des émissions de CO2 d’environ 15 tonnes. Forts de cette expérience, Arval et Klaxit ont présenté leur retour d’expérience devant un parterre d’acteurs privés et publics pour encourager dans leur sillage de nouveaux adeptes.

 

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LE COVOITURAGE : UNE SOLUTION DE MOBILITÉ ENCOURAGÉE

 

Lors du lancement du Plan national d’urgence du covoiturage quotidien, Jean-Baptiste Djebbari, est revenu sur les engagements pris par l’Etat en matière de covoiturage. La priorité est de favoriser son accès sur l’ensemble du territoire, notamment par la mise en place d’outils réglementaires tels que la création d’un forfait mobilités durables, la mise à disposition de voies réservées et des places de stationnement dédiées. Pour relever le défi du covoiturage, il incombera aussi et surtout aux collectivités de sensibiliser les citoyens sur les bénéfices de ce mode de transport, tant sur des aspects sociaux qu’environnementaux, alors qu’aujourd’hui 70% des déplacements travail-domicile sont réalisés avec des véhicules individuels en autosolisme.

 

Elisabeth Borne, a avancé des objectifs chiffrés. L’ambition nationale vise à tripler le nombre de trajets covoiturés d’ici 2024, afin de réduire d’un million le nombre de véhicules sur les routes chaque jour pour diminuer de 7 800 tonnes les émissions quotidiennes de CO2. Même si le covoiturage demeure pour l’instant anecdotique, car il ne représente que 3% des trajets domicile-travail, l’incitation au covoiturage se fera aussi très certainement sous l’impulsion de la loi orientation des mobilités (LOM), adoptée définitivement le 19 novembre.

 

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Lancement du PNUCQ au sein du ministère de la Transition écologique et solidaire 

 

Cette loi prévoit d’inscrire les déplacements domicile-travail au cœur du dialogue social Ainsi les entreprises situées en zone urbaine dense et de plus de 50 salariés sur un même site, auront l’obligation de mettre en place un plan de mobilité entreprise (PDM), visant ainsi à encourager des solutions de mobilité alternative à l’autosolisme. Autre grand axe de la LOM, relative au covoiturage, elle prévoit pour les entreprises la mise en place d’un forfait mobilités durables (sans charge et sans fiscalité) d’un montant de 400 euros, à destination des collaborateurs venant à vélo ou en covoiturage (conducteur/passager).

 

Enfin, l’Etat prévoit aussi la mise en place d’un observatoire du covoiturage au quotidien en 2020 dont la mission principale sera d’analyser l’évolution des usages chez les citoyens et l’adoption de ce nouveau mode de transport. Cet Observatoire devrait se fonder sur les compétences mutualisées de l’Agence de développement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME), du Groupement des autorités responsables de transport (GART) et du Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA).

 

Face à une conjoncture qui profite au covoiturage et à une incitation forte des pouvoirs publics pour ce mode de déplacement, Arval a fait du covoiturage une solution de mobilité phare. Après l’avoir décliné avec succès auprès de ses collaborateurs, celui-ci est intégré au cœur de l’offre Arval For Employee, à destination des collaborateurs des entreprises clientes d’Arval, depuis janvier 2019. Grâce aux efforts conjoints, des entreprises privées et des collectivités publiques, et à une évolution des usages (fin du véhicule de fonction, préoccupations RSE) le covoiturage semble avoir un boulevard devant lui.

 

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