Batterie

Recyclage des batteries électriques : l'enjeu de demain !

Véhicule électrique 22 Nov 2022

Avec l’essor rapide annoncé du véhicule électrique, des quantités exponentielles de batteries lithium arriveront à la fin de leur durée de vie utile à partir de 2030 - 2035. Les enjeux de leur recyclage sont majeurs, compte tenu de la pénurie de certains de leurs composants et de la nécessité de réutiliser ces batteries dans une seconde vie.

Batteries électriques à recycler : de quelles quantités parle-t-on ?

Les quantités de batteries à recycler en Europe, à horizon de 2030, pourraient atteindre 500 kt, contre moins de 40 kt aujourd’hui.

La batterie, pesant environ 500 kg, est l’organe-clé d’une voiture électrique, elle représente environ 50 % de son prix.

Celle-ci peut être utilisée huit à quinze ans dans un véhicule avant de perdre en puissance. Cependant, au terme de cette première vie, une batterie peut encore fournir de nouvelles opportunités d’exploitation dans le stockage stationnaire d’électricité ou d’autres applications moins exigeantes (bateaux de croisière, cargo à voile, outil de jardinage, etc.)

Zoom sur les matériaux recyclables dans une batterie 

Les trois principaux matériaux et composants chimiques contenus recyclables dans une batterie sont recyclables :

- Le plomb, qui se recycle à 100 %. Après avoir été fondu et débarrassé des impuretés, il peut être réemployé pour diverses utilisations, par exemple dans de nouvelles batteries ;

- L’acide sulfurique ou électrolyte peut être reconditionné pour la fabrication de savons, de shampooings, ou encore de produits cosmétiques ;

- Le boîtier en plastique est quasi entièrement recyclable après broyage en petites pastilles ou granulés. Ce plastique peut être réutilisé en bouteilles, par exemple.

D’autres matériaux plus rares rentrent également dans la composition des batteries, comme le lithium, le cobalt et le nickel. Ce sont précisément ces derniers qui manquent aujourd’hui et que les industriels sont obligés d’importer. En recyclant de manière optimale les batteries, les industriels peuvent donc prévenir certaines pénuries en évitant de les importer. Selon l’Institut des Futurs durables (ISF) à l’Université de Technologies de Sydney, le recyclage des quatre matériaux précieux contenus dans les batteries de véhicules électrifiés pourrait réduire de 25 % la demande mondiale en 2040 pour le lithium, 35 % pour le cobalt et le nickel, et 55 % pour le cuivre.

Où en est la filière européenne de recyclage des batteries ?

La filière du recyclage est, en Europe en tout cas, en pleine construction, à l’inverse d’un pays comme la Chine, qui domine largement ce marché à l’échelle mondiale. Elle est actuellement dominée par trois acteurs : Umicore (7 kt), Glencore (7 kt) et Euro Dieuze, filiale de Veolia (6 kt).

De nombreux projets de recyclage sont en cours d’examen en Europe, mais ils restent pour la plupart à l’état d’usine pilote ou de faibles capacités. Seul Northvolt-Hydro est, à ce jour, engagé dans un projet de taille significative (8 kt).

La montée en puissance de nouvelles capacités en Europe pour se démarquer de la Chine est une priorité d’autant que de son côté, la Commission européenne a entériné mi-décembre une proposition de règlement. Cette dernière a vocation d’imposer aux fabricants d’intégrer un minimum de matériaux recyclés dans la fabrication des batteries, à partir de 2030, à hauteur de 12 % de cobalt, 4 % de lithium et 4 % de nickel.

Pour aller plus loin : Téléchargez le cahier de l’Arval Mobility Observatory : « Les enjeux du recyclage des batteries en 10 questions ».

Source : Arval Mobility Observatory

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