véhicules autonomes

Véhicules autonomes : expérimentations en ville

Mobilité 15 Nov 2021 , par
La rédaction

Le déploiement des véhicules connectés à grande échelle peut encore paraître une réalité très lointaine. Pourtant le nombre d’expérimentations en cours dans les collectivités locales est bien la preuve que des avancées concrètes sont en cours.

 

Comment la France soutient la mobilité autonome ? 

 

Pour autant la R&D dans ce domaine est très coûteuse, et les véhicules autonomes testés en France ne peuvent pas être utilisés dans le cadre d'un service commercial régulier et surtout, rentable. Un rapport remis au gouvernement, début octobre 2021, par le député Damien Pichereau (LREM), demande d’ailleurs que le soutien public à l'innovation et à l'expérimentation dans ce secteur soit renforcé, notamment dans le cadre du CORAM (Comité d'orientation pour la recherche automobile et pour les mobilités) qui est financé par le Programme Investissement d'Avenir (PIA).

Dans un document de 160 pages, le député de la Sarthe formule 26 propositions, avec notamment des préconisations sur les coopérations en matière de recherche, les synergies entre les industriels français de l’automobile, et un soutien à l’industrialisation pour les acteurs français de la navette autonome. Un document de travail susceptible d’être utilisé pendant la présidence française de l’Union européenne, à partir du 1er janvier 2022.

Les initiatives dans ce domaine devraient s’accélérer puisque mi-2022, la France autorisera les véhicules autonomes homologués à circuler sur des zones prédéfinies. Du côté des opérateurs de transport public, les expérimentations de navettes ou de bus autonomes permettent de développer des « cas d’usage » en grandeur réelle. A terme, ces navettes autonomes pourraient venir se substituer à des lignes de bus peu performantes, ou en renforcer d'autres pendant les heures de pointe. Les véhicules autonomes pourraient être aussi une réponse à l'épineuse question du "premier kilomètre" pour acheminer le voyageur entre le point de départ et une gare ou une station de métro (on parle aussi du "dernier kilomètre" à l'arrivée).

 

La RATP teste un bus 100% autonome sur Val-de-Marne

 

A l’occasion de la Semaine européenne de la mobilité, en octobre 2021, la RATP a expérimenté un bus 100% autonome sur une ligne classique dans le Val de Marne. Il s’agit de la ligne 393 (Sucy-Bonneuil / Thiais-Carrefour de la Résistance) avec des tests de nuit en présence d’un « safety driver » (conducteur de secours capable de prendre la main si nécessaire, dont la présence est aujourd'hui obligatoire).

Ce bus standard, d’une longueur de 12 mètres, équipé de 5 capteurs (2 lidars, 2 radars, 1 caméra) et avec 18 places assises, sera par la suite progressivement expérimenté de jour, en cohabitation avec des bus traditionnels, avant de transporter des voyageurs à l’automne 2022. La ligne 393 transporte quotidiennement 20 000 voyageurs et dessert 20 arrêts répartis sur 12 kilomètres reliant 6 communes (Thiais, Choisy-le-Roi, Créteil, Valenton, Bonneuil-sur-Marne et Sucy-en-Brie). 

Cette expérimentation s’ajoute à plusieurs tests de véhicules autonomes, notamment dans le Bois de Vincennes, à Paris-Rive Gauche, à Rueil-Malmaison ou encore à Saint-Rémy les Chevreuse.

 

Keolis : des expérimentations réparties sur plusieurs régions de France

 

Au cours des dernières Rencontres du Transport Public, fin septembre à Toulouse, plusieurs annonces avaient également été faites par d’autres opérateurs. Chez Keolis (filiale de la SNCF), une expérience doit être lancée à Toulouse d’ici la fin de l’année avec le constructeur de navettes autonomes EasyMile sur 600 mètres, entre l’entrée et le parking du centre médical de l'Oncopole, avec le passage d'un rond-point où la navette croisera des voitures ordinaires.

Depuis 2017, la filiale de la SNCF propose un service de navette autonome sur le parvis de La Défense en région parisienne, mais également à Rennes, ou encore à Châteauroux. Dans cette ville, Keolis s'est allié à Navya, au groupe d'électronique Actia et à Bluebus (Bolloré) pour rendre autonome un minibus électrique de 6 mètres ; les tests doivent débuter en 2022 ou 2023.  

 

Transdev : une navette autonome sur une route départementale à Giverny

 

Du côté de l’opérateur Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts), un accord a été conclu avec l'entreprise israélienne Mobileye (filiale d'Intel) et le groupe alsacien Lohr pour développer une petite navette autonome. Elle devrait pouvoir être commercialisée dès 2023, espère l’entreprise. Enfin, après les robots taxis de Rouen et les navettes de Saclay et des Mureaux, le groupe compte lancer pour la première fois un engin sans conducteur sur une route départementale « ouverte » (c’est-à-dire sans travée réservée). L’expérience aura lieu en avril 2022, à la gare de Vernon dans l’Eure. Les touristes pourront emprunter (gratuitement) trois navettes autonomes pour se rendre au village de Giverny, à six kilomètres de là et visiter la maison du peintre impressionniste Claude Monet.

 

Evaa, la navette autonome Arval

 

Quant à la ville de Rueil-Malmaison, elle, a noué avec Arval un partenariat pour expérimenter sur 2020-2021 la mise en place d’une navette autonome 100% électrique « EVAA ». Gratuit, le service est dédié dans un premier temps aux collaborateurs du groupe avant de s’étendre plus tard à la vingtaine de sièges sociaux environnants. Cette expérimentation répond à la volonté de trouver des solutions innovantes pour fluidifier le trafic automobile sur sa commune.

 

Le Mag Public LLD
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