Lors d’une visite de l’usine Valéo dans le Pas-de-Calais, mardi 26 mai, le gouvernement a officialisé un plan de relance pour le secteur automobile, estimé à 8 milliards d’euros. Ce plan vise à redoper un secteur qui a profondément souffert de la crise sanitaire du Covid-19.
Pour Emmanuel Macron, l’enjeu de ce plan consiste à relancer la demande sur le marché du véhicule neuf et du véhicule d’occasion. Cet objectif crucial consiste aussi à inciter les Français à faire l’acquisition de véhicules électriques, hybrides et hybrides rechargeables, en y associant des primes à l’achat attractives. Mais aussi de revoir les incitations à l’achat de véhicules d’occasion.
Véhicules électriques et hybrides
Aussi l’achat d’un véhicule électrique s’accompagnera d’un bonus de 5 000 euros pour les entreprises et 7 000 euros pour les particuliers, et s’appliquera sur les véhicules dont le prix d’achat est inférieur à 45 000 euros. Pour les modèles dont le prix est compris entre 45 000 et 60 000 euros, ce bonus descendra à 3 000 euros.
Jusqu’alors réservé au 100% électrique, la technologie hybride bénéficiera également d’un bonus. Aussi, les acheteurs de véhicules hybrides rechargeables bénéficieront de 2 000 euros, à la condition de répondre à deux critères. Notamment que l’autonomie du véhicule soit supérieure à 50 km et que son prix soit inférieur ou égal à 50 000 euros.
Enfin, les primes à l’achat pour des motorisations alternatives, s’accompagneront aussi par le déploiement renforcé de bornes de recharge supplémentaires sur l’ensemble du territoire. Objectif : 100 000 bornes en 2021.
Une prime à la conversion élargie
La prime à la casse, connue désormais sous le nom de prime à la conversion, est aussi au cœur de ce plan de relance. Cette prime visant à abandonner un véhicule polluant en faveur d’un véhicule propre, neuf ou d’occasion est aussi revue. Dès le 1er juin, la prime a été fixée à un montant de 3 000 euros pour les véhicules thermiques et 5 000 euros pour un modèle électrique ou hybride rechargeable à l’autonomie supérieure à 50 km.
Enfin, cette prime à la conversion (accessible pour les 200 000 premiers dossiers) se trouve élargie et pourrait profiter aux trois-quarts des Français dont le revenu fiscal de référence net par part, est inférieur à 18 000 euros. Autre nouveauté, les véhicules Crit’Air 3 sont désormais éligibles à cette prime et comprend donc les véhicules diesel immatriculés avant 2011 et les véhicules essence immatriculés avant 2006.
Cette prime à la conversion concerne également les véhicules d’occasion dans une certaine mesure. Puisqu’il Il doit s'agir d'un véhicule Crit'air 1 (essence) ou d'un véhicule Crit'air 2, mais uniquement ceux immatriculés à partir du 1er septembre 2019.
Enfin, autre effet d’aubaine dont pourraient vouloir profiter certains Français, la prime à la conversion et le bonus d’achat peuvent être cumulés.
Les véhicules vendus grâce à ces dispositifs et sortant de concessions, seront par ailleurs marqués du sceau de l’Etat. Le gouvernement a ainsi précisé que ces véhicules comporteraient un macaron avec une marianne et sur lequel serait mentionné « Ce véhicule est propre, son prix baisse avec l’aide de l’Etat ».
L’Etat français en quête de garanties
En contrepartie de l’ensemble de ces dispositifs de soutien, le gouvernement attend également des engagements forts et durables de la part de l’ensemble des acteurs du secteur automobile. Aussi, Renault a accepté d’intégrer l’alliance des batteries, ce projet franco-germanique visant à assurer une indépendance industrielle à l’Europe et à ne plus dépendre ainsi des Chinois et des Coréens.
L’objectif est donc de relocaliser certaines productions à forte valeur ajoutée et d’encourager aussi la production de véhicules propres, pour ainsi établir les nouvelles bases d’une industrie décarbonée.
Dans ce même esprit, l’Etat a accordé une garantie de prêt de 5 milliards d’euros à Renault, mardi 2 juin, afin de l’aider à surmonter l’épisode du covid-19. Parmi les pistes retenues pour doper de nouveau l’entreprise, la mise en place d’un pôle d’excellence dans l’électrique et l’utilitaire sur les sites de Maubeuge et Douai restent des projets crédibles et propices à relancer l’industrie automobile sur le territoire.
Enfin, les acteurs de l’automobile devront encore patienter jusqu’à l’autonome, avant de découvrir le dernier volet du plan de soutien au secteur automobile, qui est un des axes du plan de finances 2021. L’objectif annoncé sera de renforcer la compétitivité de l’industrie automobile française.