L'hydrogène Vert

L’hydrogène « vert » fait ses premiers pas en France

Transition énergétique 22 Nov 2021 , par
La rédaction

En pleine crise des prix de l’énergie, l’hydrogène s’invite depuis plusieurs mois dans le débat public comme une alternative aux énergies fossiles. La priorité étant à la décarbonation de l’économie, le gouvernement entend faire de la France, « le leader de l’hydrogène vert » en 2030. Le chef de l’Etat l’a redit lors de la présentation de son plan France 2030, fin octobre et a dédié un montant de 2 milliards d’euros à cet effet (inclus dans le plan hydrogène de 7 milliards d’euros dévoilé en juin 2020).

Encore faut-il que les projets de production d’hydrogène vert sortent de terre et se concrétisent. C’est désormais chose faite en Vendée. La start-up Lhyfe a lancé courant septembre sa production d’hydrogène renouvelable, un an seulement après la pose de la première pierre de son usine à Bouin, sur un site de 4 000 m2. Mi-septembre, elle a commencé à produire ses premières centaines de kilos d’hydrogène vert, grâce à un électrolyseur alimenté par des éoliennes situées à quelques mètres. Au démarrage, Lhyfe prévoit de produire 300 kilos d’hydrogène renouvelable quotidiennement, avant de passer à une tonne par jour dans les prochains mois.

Ce site vendéen alimentera les flottes de bus du Mans et de la Roche-sur-Yon, ainsi que des camions-poubelles communaux et les chariots élévateurs d’un acteur de la grande distribution, grâce à quatre stations-service. Une première en France. La petite usine dispose d’une capacité de production de 3 mégawatts à terme, quand le plus gros site européen fait actuellement 10 mégawatts.

L’hydrogène vert est produit par électrolyse de l’eau, avec comme source d’électricité des énergies renouvelables. Problème: pour ses usages industriels, il demeure beaucoup plus cher que l’hydrogène dit « gris » produit à partir d’hydrocarbures, donc très polluant. Toutefois, selon la direction du groupe, cette production décentralisée proche des clients, revient deux fois moins cher que la production centralisée, car les coûts de transports longue distance sont réduits.

Soutenue par les acteurs locaux et notamment le Syndicat départemental d’énergie de la Vendée (SyDEV), l’usine de Bouin a coûté 10 millions d’euros. Lhyfe a d’ailleurs bénéficié d’une seconde levée de fonds de 50 millions d’euros auprès de Swen Capital Partners, de la Banque des Territoires et de ses partenaires historiques. Sur cette somme, 20 millions sont destinés à la soixantaine de projets que gère la société en Europe.

D’autres énergéticiens sont aussi sur les rangs pour produire de l’hydrogène renouvelable, à l’heure où l’hydrogène est encore fabriqué à 95 % avec de l’électricité d’origine fossile. Début 2021, Total et Engie ont conclu un accord de coopération pour concevoir, développer, construire et exploiter le projet Masshylia, qui se revendique comme le plus grand site de production d’hydrogène renouvelable de France à Châteauneuf-les-Martigues en région PACA.

Situé au cœur de la bioraffinerie de Total à La Mède et alimenté par des fermes solaires d’une capacité globale de plus de 100 MW, l’électrolyseur de 40 MW produira 5 tonnes d’hydrogène vert par jour répondant aux besoins du processus de production de biocarburants de la bioraffinerie Total de La Mède, évitant 15 000 tonnes d'émissions de CO2 par an

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