Voiture en charge sur une bonne électrique

Bornes en itinérance, décryptage

Véhicule électrique 22 Sep 2022

Multiples opérateurs, différents modes de facturation, abonnements divers… Pour l’usager d’un véhicule électrique, se recharger de façon itinérante n’est pas forcément chose simple. Cependant, grâce aux forces conjointes des investissements privés et de l’action publique, recharger son véhicule sera de plus en plus aisé, et ce notamment grâce au principe d’interopérabilité.

 

Recharger en déplacement, des solutions multiples

Le conducteur de voiture électrique a souvent dans son portefeuille un certain nombre de cartes de paiement et dans son téléphone de nombreuses applications en fonction de chaque opérateur. Pour régler sa consommation d’électricité en itinérance plusieurs solutions lui sont proposées : utiliser une carte, scanner un QR code et suivre un parcours en ligne, ou encore télécharger une application. Souvent, il faut créer son compte, renseigner ses coordonnées, fournir des informations bancaires… Un processus à la fois lourd et chronophage à réitérer, ce qui peut freiner les potentiels utilisateurs de véhicules électriques.

 

Des logiques de facturation différentes d’un opérateur à l’autre

Compte tenu de l’hétérogénéité des opérateurs, il existe de surcroît différentes logiques de facturation sur les bornes publiques :

  • La facturation au kWh. Elle concerne de nombreux opérateurs et pourrait être amenée à se généraliser davantage dans les années à venir. Elle est également considérée comme la méthode la plus juste : on sait exactement pour quoi l’on paie.
  • La facturation à l’heure ou à la minute. Aujourd’hui la plus utilisée. Pour les bornes lentes et accélérées, la facturation peut se faire à la minute ou à l’heure. Pour les bornes rapides et ultra-rapides, elle est plus généralement calculée à la minute ou par tranche de 10 à 15 minutes.
  • La facturation au forfait. Hors charge rapide, la plupart des réseaux publics prévoient des forfaits « nuit ».

 

Combien ça coûte ?

Du fait de logiques de facturations différentes, naturellement, les prix pratiqués pour recharger son véhicule sont très variables. Néanmoins, gardez en tête quatre facteurs qui influent sur le prix :

  • Le type de borne. Puisqu’elles délivrent plus d’énergie et offrent un service « éclair », les bornes de recharge rapides sont souvent plus chères que les autres.
  • L’opérateur. Comme partout, la concurrence joue et les prix varient.
  • La période. Certains réseaux publics proposent des tarifs préférentiels à différentes heures de la journée.
  • L’abonnement souscrit. Certains opérateurs proposent un forfait à régler tous les mois. En contrepartie de cet engagement, le conducteur peut accéder à des temps de charge gratuits ou à des tarifs préférentiels.

Forcément, il n’est pas aisé de savoir combien son rechargement va coûter à l’avance. Cependant, le marché tend vers l’harmonisation et les prix oscillent entre 0,30 € et 0,80 € la minute(1). Voici quelques exemples selon les opérateurs et leurs systèmes de facturation :

  • Ionity : 0.79 €/min (0.30 €/min avec abonnement)
  • Total : 0.40 – 0.65 €/min
  • Corridor CNR : 1 €/charge + 0.45 €/kWh
  • Superchargeurs Tesla (réservés aux véhicules Tesla) : 0.37 €/kWh

Tesla, une simplicité reconnue par tous

Depuis de nombreuses années, les conducteurs louent la simplicité de la charge rapide proposée avec les Tesla Model 3, S, X et Y.

Pour rappel, chez Tesla : une fois que des informations de paiement sont associées au compte client, il n’y a plus qu’à se brancher à un Superchargeur pour recharger. Le tarif s’affiche sur l’écran du véhicule : pas d’authentification via une application mobile, de QR code à scanner ou de terminal de paiement nécessaire.

 

L’interopérabilité pour tous !

Puisque l’adoption de l’électrique est en marche, il faut dorénavant faciliter la vie des conducteurs en leur offrant un réseau global plutôt qu’une multitude de réseaux. C’est ce qu’on appelle « l’interopérabilité ». En d’autres termes, il s’agit de la capacité des différents opérateurs à s’interconnecter pour permettre à l’utilisateur de pouvoir se connecter à des bornes issues d’autres réseaux via son badge habituel et ce, sans inscription supplémentaire. La facturation sera assurée par son opérateur attitré qui regroupera les différents paiements en cas de connexions à d’autres réseaux.

Cette ambition d’interopérabilité a fait l’objet d’un arrêté publié au Journal officiel en décembre dernier. Concrètement, cela signifie que les points de charge vont être accessibles à davantage d'automobilistes car désormais ils ne seront plus réservés aux seuls membres abonnés d'un réseau ou d'un opérateur de recharge.

 

L’interopérabilité, une dynamique européenne

Au début du mois de juin 2022, les ministres des Transports de l’UE se sont réunis pour créer une feuille de route afin d’accélérer le développement des bornes de recharges sur les routes du continent. Une réglementation qui imposerait notamment une interopérabilité entre les bornes en les équipant d’adaptateurs de chargeurs universels et d’un système de paiement unifié !

Aujourd’hui, de nombreux opérateurs européens de recharge, comme TotalEnergies, Izivia ou encore MOBILYGREEN, suivent le mouvement en intégrant l’interopérabilité à leurs offres. Certains opérateurs de mobilité comme Chargemap ou PlugSurfing se sont même spécialisés dans les systèmes interopérables : sans disposer de bornes « en propre », ils proposent des badges donnant accès à plusieurs dizaines de milliers de bornes à travers l’Europe, le tout associé à des applications mobiles facilitant la localisation des points de recharge.

 

Les solutions « tout-en-un » se multiplient

La simplicité du modèle « Plug and Charge(2) » proposé par Tesla séduit et certains constructeurs proposent désormais des offres similaires, proches du « tout-en-un ». Ainsi, Volvo a décidé d’agir en lançant une toute nouvelle fonctionnalité sur son application dédiée Volvo Cars. Grâce à une collaboration avec PlugSurfing, un opérateur de solutions de recharge, le constructeur permet à ses clients conducteurs de modèles électriques et hybrides rechargeables d’accéder à plus de 270 000 bornes réparties dans toute l’Europe. Et ce, en quelques clics seulement, depuis un smartphone. Et cela n’est pas un acte isolé, puisque BMW propose avec « Connected Charging(3) » une solution tout-en-un permettant de recharger son véhicule sur un réseau de près de 400 000 bornes.

Si cette tendance se confirme, il ne sera donc plus nécessaire de télécharger plusieurs applications pour trouver une borne de recharge. Tout sera donc centralisé au sein d’une seule et même interface. Souvent celle de son constructeur, mais pas forcément. Vinci Autoroutes a effectivement lancé Ulys Electric, une solution destinée à simplifier le paiement de l'ensemble des dépenses des conducteurs de véhicules électriques : péage, recharge et stationnement, sur l'ensemble de son réseau.

Arval propose une carte multi-énergie pour rouler toujours plus sereinement

Avec la carte multi-énergie d’Arval, les conducteurs disposent d’une carte unique pour les prises de carburant et les recharges électriques dans un réseau de 275 000 bornes en Europe. Elle permet également de régler tous les services additionnels comme les lavages, les achats boutiques, le télépéage, le parking… Les responsables de flotte ont la possibilité de choisir l’une ou les deux cartes associées aux deux énergéticiens Shell et TotalEnergies.

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