série de voitures électrique avec leurs câble de recharge

Comment les constructeurs automobiles abordent-ils 2024 ?

Marché 23 Feb 2024


Lecture : 4 min

2024 est une année charnière pour l'industrie automobile, les constructeurs européens et asiatiques étant amenés à faire des choix stratégiques sur un marché en pleine mutation et incertain, notamment en ce qui concerne l’électrification de leurs gammes. Face à ce défi, tous n’ont pas choisi la même démarche, certains avançant prudemment leurs pions alors que d’autres ont décidé que le moment était venu d’abattre toutes leurs cartes.

Le losange à la manœuvre, le lion en embuscade

Chez les constructeurs français, 2024 sera frappée du sceau de Renault : en effet, la marque prévoit la sortie de cinq nouveaux modèles dont trois ne seront disponibles qu’en motorisation électrique. Et si les SUV seront de nouveau à l’honneur, la star de l’année sera incontestablement la R5. En choisissant de faire renaître son emblématique citadine des années 1970 sans moteur thermique, Renault confirme son virage vers le 100 % électrique. La R5 arrivera dans les concessions en compagnie d’un autre modèle phare du losange, le nouveau Scénic, lui aussi proposé avec une motorisation « E-tech » 100 % électrique.
Pour Luca de Meo, CEO du groupe, cette stratégie ne souffre pas de controverse : « on ne reviendra plus en arrière sur la bascule vers l'électrique » a-t-il récemment réaffirmé.

Côté PSA, le son de cloche est différent. Carlos Tavares, patron de la maison-mère Stellantis, n’a jamais caché ses réserves sur l’électrification tous azimuts. Et si Peugeot et Citroën ne boudent pas les batteries, bien au contraire, les deux constructeurs ont fait le choix de décliner à la fois des motorisations thermiques, hybrides et électriques sur leurs modèles plutôt que de développer des plateformes exclusivement électriques : 2024 verra ainsi arriver sur nos routes les SUV familiaux du lion e-3008 et e-5008, la e-208 restylée, ainsi que la ë-C3, nouvelle citadine aux chevrons. 

Plateformes – et chaînes de montage – communes chez PSA contre modèles exclusifs chez Renault : l’hexagone voit s’affronter deux visions de la voiture électrique, et les experts se gardent bien de parier sur le vainqueur.

Le roi de l’hybride calme le jeu sur l’électrique

De l’autre côté du globe, Toyota, pionnier de l’arrivée de l’électrique sur nos routes grâce à sa technologie hybride et à sa célèbre Prius, a choisi son camp. Pour 2024, le premier constructeur mondial ne prévoit pas de sortie de véhicule entièrement électrique mais continuera de miser sur l’hybride en lançant la nouvelle version de son crossover à succès, le C-HR. Une stratégie prudente qui s’explique par un contexte international tendu et difficilement lisible, de l’aveu de Gilles Pratt, le responsable de la section Recherche du groupe japonais : « il y a une crise qui va arriver » prévenait-il ainsi il y a près d’un an. L’incertitude qui pèse sur les élections américaines et la tension sur certaines ressources telles que le lithium, essentiel à la fabrication des batteries, donnent des arguments à la prudence.

Quid des constructeurs chinois ?

Arrivés en fanfare sur le marché européen il y a quelques années, les constructeurs chinois ont, quant à eux, fait le choix du tout électrique.

Devant cette déferlante, la Commission européenne a ouvert, à l’automne, une enquête sur les subventions gouvernementales attribuées à l’ensemble des constructeurs chinois. En France, la législation a évolué pour que seuls les véhicules fabriqués en Europe puissent bénéficier des bonus écologiques, lesquels finalement profiteront principalement aux ménages (décret d’application du 13 février 2024). En conséquence, MG Motors a divisé par deux ses objectifs de vente pour la France pour 2024. Cependant, cette « exclusion » pourrait n’être que de courte durée, puisque l’ex-marque anglaise, passée sous pavillon chinois en 2006, prévoit d’implanter une usine en Europe. Le mystère demeure encore sur son implantation, les deux pays « finalistes » étant la France et la Hongrie. C’est d’ailleurs non loin de Budapest que le nouveau géant chinois, BYD, a décidé et annoncé, fin 2023, l’ouverture de sa première usine européenne. 

Et en attendant de pouvoir fabriquer directement sur le vieux continent, ces constructeurs continuent leur offensive commerciale : BYD a ainsi ravi le titre de N°1 mondial de l’électrique à Tesla en livrant dans le monde plus de véhicules électriques au quatrième trimestre 2023 que son concurrent américain. Arrivé en France à l’été 2023 avec pas moins de cinq modèles, le constructeur prévoit de renforcer sa gamme, avec notamment l’arrivée du Seal U, un SUV familial.

À venir le mois prochain dans votre newsletter : les posters des sorties de véhicules par segment.

Les sorties de nouveaux modèles en 2024


Crédits : Adobestock

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