L’heure est certes à l’électrification des parcs automobiles. Toutefois, il existe d’autres alternatives susceptibles d’intéresser les flottes, pour sortir des pures énergies fossiles. Ces carburants restent, pour le moment, assez inexploités en dépit d’avantages fiscaux (certificat d’immatriculation gratuit ou réduit de 50%, voire pas de certificat d’immatriculation, exonération de TVS, récupération de la TVA) et économiques indéniables. Revue de détail.
Prenons le cas du GPL :
En 2020 les immatriculations de véhicules neufs roulant au GPL ont littéralement explosé en France : +716 %, avec 16 587 immatriculations. Sur le marché des flottes, elles ont atteint 703 unités (VP + VUL), contre 130 l’année précédente. La tendance sur les premiers mois de l’année 2021 est encore plus dynamique, avec plus de 9 354 véhicules neufs immatriculés sur le premier trimestre sur le marché national et 405 dans les parcs automobiles professionnels (contre 12 seulement un an plus tôt).
A l’actif de ce carburant alternatif, son prix moyen à la pompe qui reste bas (entre 0,83 € et 0,86 €) et sans grande amplitude dans le temps. Sur douze mois, le GPL n'a augmenté que de 0,02 € contre 0,31 € pour le gazole et 0,28 € pour le SP 95. Le réseau de stations-services dépasse quant à lui 1 650 stations, sachant que la distance entre deux stations n’excède pas 60 km, explique France Gaz Liquides, la fédération professionnelle de la filière des gaz et biogaz liquides.
Enfin, l’offre de modèles tend à s’étoffer chez certains constructeurs: Dacia propose l'ensemble de ses modèles en version GPL au même prix qu'en version essence à partir de 10 000 €. Plusieurs modèles citadins du groupe Renault sont également à la vente en bicarburation essence-GPL (Clio et Captur). Et sur le marché de l'occasion, il existe aussi un large choix de modèles chez Chevrolet, Citroën, Dacia, Fiat, Ford, Opel, Renault, Volkswagen ... à partir de 3 000 €. Dernier argument de poids en faveur de cette motorisation, une vignette Crit’Air1 apposée sur les modèles GPL, à l’heure où le dispositif des ZFE (Zones à faibles émissions) est appelé à se durcir dans les grandes agglomérations.
⛽ Autre carburant alternatif attractif :
Le GNV (Gaz Naturel pour Véhicule), est issu du méthane qui est utilisé sous une forme compressée. Les atouts du GNV sont proches de ceux du GPL, notamment en termes d’émissions de CO2 ou de particules fines. Côté prix du carburant, il oscille autour de 1,26 € par kilo, mais un kilo de GNV équivaut à 1,7 litre d’essence, ce qui revient à une économie de l’ordre de 50% par rapport au SP 95.
Le talon d’Achille du GNV réside sans doute dans la faiblesse de son réseau d’approvisionnement (250 stations disponibles seulement dans l’hexagone en 2021), tandis que l’offre de modèles roulant avec ce carburant est encore limitée (Seat, Fiat, Mercedes Van…) Selon la fédération professionnelle du GNV, l’AFGNV, environ 25 000 véhicules roulent aujourd’hui en France au gaz. Dans le détail, 12 % des bus circulent au gaz dans l’hexagone et 10 % des bennes à ordures. Dans les flottes d’entreprise, les immatriculations de GNV ont progressé de près de 31 % en 2020 (1185 VP + VUL) et de 70 % au premier trimestre 2021 (434 VP + VUL).